mercredi 11 mai 2011

L'ART EXTRATERRESTRE



Le 26 mai au Palais de Tokyo


Cette quatrième session de Reboot cherchera à explorer sous quelles conditions un art peut être dit « extraterrestre » principalement à travers l’examen de deux hypothèses.
La première postule l’existence d’un art extraterrestre que l’on peut répartir en plusieurs sous-ensembles. Le plus important est constitué par le relevé des formes appartenant au registre de l’art issues d’autres planètes ou d’autres galaxies. Il s’appuie sur l’étude de récits de science-fiction – des romans, des bandes dessinées, des dessins animés ou des films – au sein desquels des populations extraterrestres sont amenées à produire des œuvres. Il comprend également les inscriptions ou les manifestations, sur terre, de formes esthétiques censément issues de civilisations extraterrestres et livrées à notre lecture comme autant de signes ou de signaux énigmatiques à déchiffrer. Le second sous-ensemble, plus modeste, regroupe les productions esthétiques d’individus, terriens, réalisées au-delà des limites du terrestre, et s’intéresse en particulier aux dessins, peintures et sculptures de cosmonautes en expéditions.
La seconde hypothèse est la réciproque de la première. Elle postule une qualité extraterrestre de l’art. Le problème est inversé, puisqu’alors l’ « extraterrestre » n’est plus déterminé par le franchissement objectif ou imaginaire des limites physiques de l’espace terrestre par des œuvres qui parviendraient du monde intersidéral jusqu’à nous, mais entendu comme propriété intrinsèque de certaines formes de l’art moderne et contemporain. Un art pourrait alors être dit extraterrestre dans la mesure où il produirait une ou de l’extra-territorialité. Cette nouvelle catégorie peut connaître différentes extensions. Elle réunit un ensemble d’œuvres qui ont pensé, parfois à la faveur de relations soutenues avec la science-fiction – comme cela fut le cas pour certaines réalisations du Land Art – un au-delà du terrestre, ou encore des artistes inscrivant des limites au terrestre, jusqu’à mettre, par leurs interventions, la terre sens dessus dessous. Par ailleurs, si l’extraterrestre n’est plus une qualité exotique de l’art en tant qu’il viendrait d’un lointain inconnu, mais une construction de l’art, ici et maintenant, qui produit l’inconnu, cette seconde hypothèse s’applique pleinement aux expériences frontalières, où se franchissent les limites de l’art et du non-art, et où le territoire de l’art lui-même est porté à son extérieur. Cette extra-territorialité ne relève plus de l’inquiétante étrangeté, mais de l’étrangeté absolue.
À partir d’une sélection d’œuvres exemplifiant ces différentes découpes, en proposant une typologie les répartissant en différentes catégories Peter Szendy, Christophe Kihm et Marc-Olivier Wahler, présenteront une préfiguration d’un musée de l’art extraterrestre, qui sera accompagnée d’une signalétique et d’une scénographie mettant en espace quelques œuvres de ses collections, proposée par Renaud Loda.
Avec : Renaud Loda, artiste, Peter Szendy, philosophe, Pacôme Thiellement, écrivain, journaliste et réalisateur, Marc-Olivier Wahler, directeur du Palais de Tokyo et Christophe Kihm, critique.
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1 commentaire:

Francis Moreeuw a dit…

L'oeuvre présentée est de Francis Moreeuw
Titre : Ils sont parmi nous
www.moreeuw.com