mercredi 10 août 2011

LES TEMPLIERS BRETONS

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Dans le pays de Redon, sur les traces des Templiers

mercredi 10 août 2011

L'été est le temps des randonnées... Et s'il pleut, pourquoi ne pas aller d'églises en chapelles, à la recherche des Templiers...

Reportage

Par où commencer la traque des Templiers ? L'office de tourisme de Redon me fournit la première piste, direction Carentoir qui aurait abrité la plus ancienne fondation templière bretonne, précisément au village du Temple.

Le village est minuscule, mais pas de doute on est en terres templières, les noms de rue en témoignent : venelle des Hospitaliers, place des Chevaliers... Bar des Templiers. Et l'église est la première qu'ils construisent en Bretagne, paraît-il. Simon Regasse, un jeune guide, vient ouvrir la porte et sourit : « Les noms des rues sont très récents, cela n'est pas très significatif. » Mais l'église ? « Elle date du XIIe siècle. » De cette époque, il ne reste pas grand-chose. Qu'importe. Les Templiers et les Hospitaliers y sont bien présents. Simon détaille les blasons, les statues, explique le contenu des médaillons et les anachronismes du retable qui occupe tout le fond de l'édifice. Mais la pièce maîtresse des lieux est le gisant de bois. « Un Templier daté du XIIIe siècle. » La traque commence bien. Ici les traces des Templiers sont nettes. « Ils auraient été massacrés sous un chêne, près d'une chapelle pas très loin »... précise le guide.

En route pour la chapelle de Fondelienne, à 2 km de là. Elle est dédiée à la Vierge. Par chance, elle est ouverte, sinon c'est à la ferme qu'il faut demander la clé. Un monsieur qui participe à sa sauvegarde m'indique que la Vierge exhausse les voeux des croyants, mais qu'il n'y a rien ici de templier. En revanche, un très vieux chêne pousse devant une autre chapelle dédiée à saint Jacques, autre patron des Templiers.

Une mystérieuse pierre

Me voilà repartie de l'autre côté de Carentoir, à peine 4 km de voiture. Cette chapelle a bien l'air templière. Simple, voire austère, une seule fenêtre. Là, aussi, coup de chance, sous un parapluie, le président de l'association des Amis de Saint-Jacques fait le guet, il attend des musiciens pour un concert ce soir. Pas besoin d'aller chercher la clé à la maison d'en face. « La chapelle a été datée du XVe, précise François Olivier. Zut. Bien trop tard pour les Templiers massacrés à partir de 1310... « Mais je suis certain qu'elle est plus vieille. Regardez ce qu'on a trouvé lors de la rénovation du mur. » Le pignon du bâtiment a été modifié... Puis ce n'est pas tout, il y a dans l'édifice une pierre sculptée étrange, cachée à la vue de tous. Le président accepte de la montrer. Ce n'est pas une pierre de pays. Les dessins sont géométriques... « Si cette pierre pouvait parler... » Et le chêne, énorme, quel âge a-t-il, 1000 ans comme celui de Concoret en Brocéliande ? « On voudrait bien le faire dater mais on n'a pas beaucoup de sous... »

La cheminée de Léontine

Nous parlons des traces des Templiers à Carentoir, de symboles gravés sur certaines maisons, d'une croix caractéristique portant des inscriptions. Les Templiers utilisaient beaucoup les voies romaines. « Mais le remembrement a bouleversé le paysage », prévient François Olivier.

Je poursuis mes recherches à La Gacilly, au hameau de la Glouzie où deux maisons porteraient des symboles templiers et où une croix subsisterait... Une dame qui étend son linge se rappelle avoir entendu parler de ces symboles. La voisine arrive. « C'est sur le manteau de la cheminée de Léontine. » Mais la petite maison ne se visite pas. « La croix Jacquary est le long de la voie romaine, par là. »

Je trouve facilement la voie romaine, même si aucun panneau ne l'indique. Elle a résisté au remembrement. La voie me conduit à la chapelle de Saint-Jugon qui est fermée et n'a pas l'air templière...

Ma quête s'arrête là, quoique... Il me reste à voir le temple de la Coëffrie à Messac et la chapelle Saint-Jacques de Fégréac. Et il semble bien que j'ai manqué une maison et une grange avec des symboles au Temple. La quête peut continuer...

Christelle GARREAU.

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