Bugarach DR / le Nouvel Observateur

Fin du monde à Bugarach : 110 habitants pour 250 journalistes

Un important dispositif de prévention entre en vigueur ce jour. Interview du commandant en charge de la sécurité des lieux.

 

Nouvel Obs

Quelles est l’ambiance en ce moment à Bugarach ?

- C’est un petit village avec 110 habitants permanents. A l’heure où je vous parle, nous avons enregistré et accrédité 250 journalistes venus du monde entier. C’est plus du double que le nombre d’habitants... et nous ne sommes que le 19 décembre. Contrairement à ce qui circule sur Internet, nous n’attendons pas d’avions ni de bus venus du monde entier. Nos services de renseignements sont informés sur les arrivées dans les divers petits aéroports de la région, Carcassonne, Perpignan, Toulouse et Montpellier, aucune surfréquentation n’est à signalée.

Quelle sont les dispositifs mis en place ?

-A partir de 12 heures ce jour, la préfecture activera un plan de protection : dans la ville et aux abords du pic de Bugarach, qui est devenu un peu le centre du monde si l’on en croit les médias.
Dans la ville, plusieurs brigades sillonneront les rues, à pieds pour la prévention, en moto pour intervenir plus rapidement, mais également à cheval car la garde républicaine a mis à notre disposition cavaliers et chevaux pour avoir une vision "de haut" des éventuels événements.
Autour de la ville, dès 12 heures, trois barrages de gendarmerie contrôleront le flux de véhicules traversant le village. Les trois accès seront sous contrôle et auront pour ordre de boucler l’accès au village dès saturation, c’est-à-dire autour de 1.500 véhicules.
Enfin, aux abords du pic de Bugarach, la préfecture va, là aussi, boucler l’accès dès 12 heures. L’endroit est très dangereux, le sentier menant au pic est un ancien lit de ruisseaux : il y a des grottes, des cavités, des galeries souterraines... Elles seront contrôlées par un peloton de gendarmerie de haute montagne, mais aussi par des spéléologues. En tout, il y aura une petite dizaine d’hommes spécialement affectés au pic.

C’est un véritable siège ?

- Compte-tenu de la nouvelle renommée mondiale de Bugarach, dont la plupart des habitants se serait bien passé, nous nous devons de mettre tous les moyens de prévention afin qu’aucun débordement ne puisse se produire. J’ajoute que le dispositif est modulable. Il sera donc ajusté en fonction de l’évolution des événements. Il mobilise actuellement entre 50 et 70 hommes. Le problème de Bugarach est que nous n’avons pas de précédent en la matière. Je pense qu'il n’y a que deux possibilités : soit nous aurons beaucoup de curieux, plutôt venus de la région, car, encore une fois, nous n’avons pas d’informations crédibles sur un raz-de-marée humain venu du monde entier, soit on en a tellement parlé que plus personne ne veut venir.