dimanche 8 avril 2012

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : 221b BAKER STREET de Graham Moore

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Ce livre est assurément destiné aux « holmésiens fous ». Avec 221b Baker Street (Cherche Midi, collection NEO, 2012), Graham Moore nous donne en effet une leçon d’holmésologie de très haut niveau.  L’action se déroule sur deux plans :
De nos jours, lors d’un Congrès des Baker Street Irregulars (Holmésiens fous américains), un  chercheur ultra passionné doit faire une contribution sur une découverte thermonucléaire : il aurait retrouvé un journal disparu de Conan Doyle, datant de la fin du XIX ème siècle, juste après que l’auteur ait mis une fin (provisoire) à notre héros favori lors de l’affaire dite des chutes de Reichenbach. Et pour cause ! Sherlock pourissait la vie de son papa et l’empêchait de développer sa véritable carrière littéraire.
A l’époque en question, où Conan Doyle supporte difficilement les conséquences fâcheuses de « son meurtre littéraire. » Il recevra du reste une bombe à retardement dont il échappera de peu à l’explosion, mais dans l’emballage de laquelle il découvrira une étrange coupure de presse faisant état d’un meurtre crapuleux à Whitechapel.
Et les deux actions de se développer en rebondissant l’une sur l’autre, le docte chercheur étant assassiné dans sa chambre d’hôtel — le journal ayant bien sûr disparu — alors que par ailleurs, Conan Doyle et son fidèle ami Bram Stoker se mettent en quête de résoudre l’affaire criminelle.
Le traitement des deux énigmes est parfois laborieux, mais reste savoureux tant les rebondissements inattendus sont légion. On assistera de surcroît, tant chez Doyle que chez un jeune enquêteur holmésien contemporain, à des exercices de « déductions logiques » ébouriffants. On entend de façon assourdissante les grincements des poulies de la machine mentale des deux protagonistes… Et qu’on se rassure : on retrouvera le journal disparu, on comprendra qu’il était nécessaire qu’il disparaisse et qu’il ne refasse jamais surface.
Un bel exercice, d’autant que l’ouvrage se termine par un dossier comme je les aime : ce qui est vrai et faux dans le roman.

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