mercredi 19 décembre 2012

PLEASE, NE VENEZ PAS A BUGARACH

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"Ne venez pas à Bugarach" : le cri des autorités

Maire, préfet, gendarmes : toutes les autorités déconseillent de se rendre à Bugarach, petit village de la montagne noire, prétendu refuge à la fin du monde. "Je lance un appel à la planète" déclare le maire Jean-Pierre Delord.
  • Par Laurence Creusot
  • Publié le 18/12/2012 | 16:25, mis à jour le 18/12/2012 | 16:31
Le maire de BugarachJean-Pierre Delord pose devant le pic © PASCAL PAVANI / AFP
© PASCAL PAVANI / AFP Le maire de BugarachJean-Pierre Delord pose devant le pic
"Ne venez pas à Bugarach!": les autorités lancent un cri du coeur à tous ceux, mystiques ou curieux, qui seraient tentés de converger vers
le village de l'Aude, refuge prétendu contre la fin du monde, et qui se heurteront de toute façon aux barrages dressés par les gendarmes autour d'une population excédée par ce ramdam.

"On demande aux gens de ne pas venir à Bugarach", a déclaré mardi à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de l'Aude, Nicolas Martrenchard.
Un appel auquel fait écho le maire du village de 200 âmes, qui n'en revient toujours pas de la notoriété internationale acquise par son village depuis qu'il s'est publiquement alarmé il y a deux ans du risque de voir une foule d'illuminés accourir pour la fin du monde annoncée pour le 21 décembre 2012.

"Je lance un appel à la planète", dit Jean-Pierre Delord. "Ne venez pas à Bugarach" car l'espace y "est restreint". Si les gens viennent trop nombreux, "ils resteront aux portes du village et ils piétineront", prévient-il.


Interdit dès mercredi 19 décembre

Car à partir de mercredi et jusqu'à dimanche, les accès à Bugarach et à son pic dont le profil caractéristique a excité les imaginations, seront restreints.
Bugarach et son pic (ou puech), point culminant du massif des Corbières avec ses 1.231 mètres, sont l'un des endroits du globe où il faut
être si l'on ne veut pas disparaître avec le reste de l'humanité le 21 décembre.

C'est en tout cas ce que prophétisent les tenants du cataclysme, dont les théories, inspirées du calendrier maya, abondent sur internet.
"L'engouement médiatique pour la prétendue fin du monde" laisse craindre "une affluence que ce site montagneux ne pourrait contenir dans des conditions satisfaisantes", dit la préfecture dans un communiqué, "déconseillant vivement au public se se rendre à Bugarach et ses environs" pendant la période critique.
Aussi les routes menant au minuscule village et aux localités voisines seront-elles filtrées et, en cas de trop forte affluence, coupées. Les habitants ont dû demander des laissez-passer pour eux-mêmes et leurs proches désireux de venir leur rendre
visite pour les fêtes.

Les accès au pic et aux galeries souterraines du Bufo Fret et du Font de Dotz seront également barrés. Interdits aussi: le survol du pic, le camping, la randonnée, la chasse, les rave parties et autres apéros géants.
Cent cinquante gendarmes et pompiers seront mobilisés et pourront recevoir des renforts si nécessaire.

Plus de journalistes que d'illuminés

Les autorités n'ont pas d'indication particulière sur un afflux éventuel de mystiques ou de curieux. En revanche, elles sont sûres que les journalistes seront très nombreux.
A l'approche de la date fatidique, les visites de reporters venus du monde entier s'accélèrent, au grand dam des habitants exaspérés. "Ils commencent à en avoir ras la casquette", dit le maire. "Les journalistes ne sont pas tous bien reçus, les gens en ont marre", confirme un habitant d'un village voisin.
Historiens et chercheurs soulignent que le calendrier maya ne prévoit pas la fin du monde mais le commencement d'une nouvelle ère, à une date que certains fixent en fait plutôt au 23 décembre. Des célébrations de ce changement d'ère sont d'ailleurs prévues dans le sud du Mexique et dans d'autres pays où persiste l'influence de la culture maya (Guatemala, Bélize, Salvador, Honduras).

Cependant, les tenants de l'apocalypse ne manquent pas d'alternatives pour présager la fin du monde: ainsi celle-ci serait provoquée par une inversion des pôles ou par une collision entre la terre et une mystérieuse planète, toutes rumeurs que la Nasa s'est sentie contrainte de démentir dès 2009.
D'autres sites à travers le monde font figure de refuge aux yeux des mystiques.
Par exemple, le paisible village turc de Sirince, près de l'antique site d'Ephèse, serait traversé de fluides positifs car c'est de là que la Vierge Marie serait
montée au paradis, croient les millénaristes.

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