dimanche 29 novembre 2015

LES CHRONIQUES d'El'BIB : PRISONNIER DES PHARAONS, Lovecraft

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Prisonnier des Pharaons (1924) fait partie des « curiosités alimentaires » de Lovecraft. Il ne s’agit pas d’une révision, mais d’un texte écrit pour autrui, à la demande de J.C. Henneberg de Weird Tales. Sur base de quelques vagues notes du prestidigitateur Harry Houdini, relatant ses souvenirs d’un voyage en Egypte, l’auteur va bâtir un véritable conte de terreur marqué par sa propre griffe. Le narrateur (Houdini himself) profite de quelques jours de répit, lors d’un voyage vers l’Australie, pour visiter le pays des pharaons. Et le récit de débuter à la façon d’un guide touristique, remarquablement bien documenté. Puis le visiteur est entraîné, par l’intermédiaire de son guide, à assister à un combat rituel entre deux malfrats, au sommet d’une pyramide. La rixe terminée, les participants se tournent vers Houdini, le ligotent et le précipitent au fond d’un puits très profond. Il lui est implicitement reproché, de part ses talents de prestidigitateur, de défier la magie égyptienne, autrement plus puissante, et de lui lancer un défi : parvenir à s’en sortir. La victime perdra à plusieurs reprises connaissance, lors de sa descente aux enfers, agressé par des visions de dieux indescriptibles, de colosses marchant en compagnie d’androsphinx ricanant… Il reprendra connaissance et, grâce à son « art », parviendra à se dégager de ses liens. Explorant les lieux, il pénétrera dans un espace très vaste qui pourrait être « la chapelle d’entrée souterraine de Képhren le Vieux dans le Temple du Sphinx ». Après une nouvelle perte de conscience cauchemardeuse, il va assister à la célébration d’un culte très ancien, au son de flûte, sambusques, sistres… Défilent alors des cadavres hybrides conduits par le roi Khéphren et son épouse vampire Nitocris, se positionnant le long de l’entée d’un gouffre immense, dans lequel ils jettent « des sacrifices ». Et l’habitant du gouffre d’émerger, « masse assez lourde, jaunâtre et velue, agitée d’une espèce de tremblement nerveux. Presque aussi grande qu’un hippopotame, elle était dotée de cinq têtes séparées d’où émergeaient de curieux tentacules rigides… ». Le prestidigitateur arrivera à s’enfuir, persuadé que tout cela n’était qu’un mauvais rêve.
A noter :
° que la créature, typique des créations lovecraftiennes, n’est pas qualifiée. On ne sait pas s’il s’agit d’un Grand Ancien.
° Houdini sera ravi du travail, publié sous son seul nom dans la revue commanditaire. Il gardera contact avec Lovecraft et envisagera d’écrire avec lui un essai dénonçant l’astrologie. Mais il décédera avant d’avoir terminé le travail. Il en restera cependant des notes, dans les papiers de Lovecraft, connues sous le titre de The Cancer of Superstition ». 

A écouter ici :


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