mercredi 28 juin 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : L'EPOUVANTABLE HISTOIRE DU LIVRE DE SORROW HILL, Eric Vial-Bonacci

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Eric Vial-Bonacci a remporté le concours 2007 « à la manière de… » avec sa nouvelle L’épouvantable histoire du livre de Sorrow Hill (disponible sur le site Actu-SF et sur Calaméo, 2017 : http://fr.calameo.com/books/0006677195aa68407fe67?bkcode=0006677195aa68407fe67&language=fr&page=1&showsharemenu=true&wmode=transparent).
Et pour être court, le texte est bien troussé. Le narrateur est contacté par l’un de ses amis bibliophile qui vient d’être placé dans une clinique psychiatrique après être parti à la recherche, dans la bibliothèque de la bonne ville de Sorrow Hill, d’un manuscrit très rare. Il s’agit d’un traité du plus grand alchimiste arabe du moyen-âge, Jabir Hayyan, édité par les Presses de Hongrie et dont il ne reste plus qu’un seul exemplaire.  Il lui explique être arrivé dans une ville dévastée par un tremblement de terre. Heureusement, la bibliothèque n’est pas démolie, mais le sol de la salle des manuscrits anciens s’est effondré, découvrant un gouffre et un escalier de pierre. Notre collectionneur plongera dans les entrailles de la terre pour aboutir dans une crypte où se trouve un manuscrit incroyablement ancien adoré par des créatures repoussantes. Il fera l’erreur de vouloir l’ouvrir, tout comme le narrateur qui voudra ultérieurement vérifier les dires de son correspondant. Les médecins ne comprendront pas pourquoi la peau de ses patients est régulièrement arrachée sous forme de rectangles !
Même s’il n’est pas cité, on reconnaîtra évidemment le Necronomicon dans cette aventure poisseuse ! J'aime les livres, je vous l'ai déjà dit, Mais celui-ci me semblait d'une laideur repoussante. De loin, l'épaisse couverture de cuir semblait banale. De près, on avait l'impression que l'ombre d'une idole inconnue étalait sans honte son hideux visage. Piqué d'une curiosité malsaine, je tendis le bras. Aussitôt, un râle s'éleva dans mon dos, comme si ces choses ne souhaitaient pas me voir profaner leur idole. Je n'écoutai que ma voix intérieure et posai délicatement la main sur ce livre incroyable, La sueur coulaitài flots le long de mon dos crispé. Mon cœur s'emballait, A mesure que je tournai les pages, dont l'étrange texture me fit plusieurs fois frissonner de dégoût, je comprenais que j'étais en présence d'une relique sacrée issue des temps anciens. Plusieurs fois je m'attardai sur des caractères indéchiffrables dont l'extrémité inférieure s'étirait en d'odieux tentacules. Puis mon œil s'arrêta sur une curieuse image, Elle paraissait dessinée à l'aide de ce pigment de couleur rouge originaire des villes de Turquie que les artistes nomment sinopia. J'avoue avoir rarement croisé autant de laideur dans une gravure. Aussi maladroite fut-elle. Je ne parviens toujours pas à concevoir des mots pour décrire ces formes imbriquées les unes dans les autres et qui constituaient un être mi-homme, mi pieuvre, mi- démon.

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES VAMPIRES DE L'ESPACE, Colin Wilson

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Les Vampires de l’Espace (1976, J’Ai Lu 1978) poursuit la quête de Colin Wilson sur le chemin de « L’Odyssée de l’Esprit », rebondissant à l’évidence sur Les Parasites de l’Esprit (1967). Mais l’auteur franchit un pas supplémentaire dans sa recherche qui n’est plus la simple conscience, mais le QI, la force vitale pour reprendre l’expression chinoise. Il s’agit au départ d’un récit de science-fiction bien léché, se déroulant dans un futur proche, et qui met en scène un énorme vaisseau spatial découvert par une mission d’exploration terrestre. Cet engin, qui sera baptisé « l’Étranger », est fortement endommagé par des collisions de météorites. Sa visite par l’équipage terriens révèlera bien des surprises ; une architecture interne cyclopéenne qui n’est pas sans rappeler les cités de Lovecraft et lui donne l’aspect d’une véritable cathédrale de l’espace ; des cartes de notre planète très anciennes qui ne sont pas sans évoquer celles de Piri-Reis, mais surtout une trentaine de créatures humanoïdes qui semblent plongées dans un profond sommeil. Trois « échantillons » seront ramenés sur terre et l’un d’entre eux, une ravissante jeune femme, se réveillera. Commence alors toute une série de meurtres qui mettent sur les dents de Commandant de l’expédition, Carlson, assisté d’un psychologue de renom, Fallada. La vérité s’imposera rapidement aux investigateurs. Nous sommes en présence de vampires de l’espace, se nourrissant de l’énergie vitale de leurs victimes pour survivre. Une enquête qui les amènera à rencontrer un érudit spécialiste des vampires, reclus dans une île nordique, dans la demeure de feu le Comte Magnus (cf annexe) ! Ils finiront par rentrer en contact mental avec la créature qui retracera l’histoire de son peule, les Nioth Korgaï dont certains, les Ubbo-Sathla sont des vampires psychiques. Ils sont venus sur terre dans un passé très ancien pour aider les créatures simiesques à devenir des hommes. Lors de leur retour dans leur région d’origine, Rigel, ils seront victimes d’un grave accident et condamnés à errer près du système solaire. D’où des incursions sur de nombreuses planètes habitées se nourrir de l’énergie vitale des indigènes.
Un excellent bouquin, truffé de clins d’œil à l’archéo-astrologie et à Lovecraft et offrant une version alternative du vampirisme proche du « bon sens paysan » : il me pompe toute mon énergie ! Ce roman sera adapté au cinéma :


Lifeforce (sous-titré en France L'Étoile du mal) est un film fantastique et de science-fiction britannique réalisé par Tobe Hooper, sorti en 1985. Il est inspiré du roman Les Vampires de l'espace écrit par Colin Wilson.

Les extraterrestres
° Les Nioth Korgaï. NK est un monstre venu de l’espace dans de cycle Zothique de C.A.Smith.
° Les Ubbo-Sathla. US est un  Grand Ancien créé par le même C.A.S. dans sa nouvelle éponyme (1933).

Les livres imaginaires cités
° Anatomie et Pathologie du Vampire, Hans V. Fallada, Fellow of the Royal Society
° Introduction à la criminologie sexuelle, id
° Le Vampirisme mental, Ernst von Geijerstam
° Monstres et Mathématiciens : autobiographie d’un savant, Siegfried Buchbinder, 2145
° Les Tueurs venus des Étoiles, la Vérité sur l’Affaire de « l’Étranger », Richard Foster & Jennifer Geijerstam, in Universe (26/1/2112)
° L’Affaire de » l’Étranger », Commandant Carlsen.

lundi 26 juin 2017

LES ETUDES D'EL'BIB : ABDUL ALHAZRED ETAIT-IL UN SAVANT ?






Poète, philosophe, sorcier, démonologue, certes. Mais dans son excellent blog, Lovecraftian Science, Fred Lubnow s’interroge sur les relations du personnage avec la science. Au VIII ème siècle (Abdul Alhazred est supposé être mort en 738), les arabes musulmans, après de longs conflits, fondèrent un vaste empire, allant du Moyen Orient à l’Afrique du Nord en passant par l’Espagne[1]. D’inspiration islamique, il s’agissait d’un Califat dont le responsable était considéré comme le successeur du Prophète. Sa capitale était Bagdad. Alors que l’Occident sombrait dans une phase de somnolence intellectuelle, cette région connut un essor important sous l’impulsion de savants islamiques, portés aussi bien que la poésie que les mathématiques. C’est à cette époque que fut « inventé » l’astrolabe, véritable révolution dans l’appréhension scientifique du temps de de l’espace. La figure marquante de cette école de pensée était Al-Khwarizmi qui introduisit la numérotation par chiffres arabes pour remplacer celle, plus lourde, par les chiffres romains. Cela lui permit de fonder l’algèbre, non pas dans une perspective philosophique, mais dans une optique très concrète : celle des architectes, bâtisseurs et autres ingénieurs de l’époque. Ce savant s’intéressait également à la géographie et à l’astronomie et confectionna la première carte de la terre. Il ne croyait pas du reste que la terre était plate !
Abdul Alhazred a-t-il participé à cette effervescence intellectuelle se demande F.L. ? Sa conclusion est amusante : « Sa folie résulte certainement de son étude des Grands Anciens, un peu comme Marie Curie suite à une exposition exagérée aux radiations du radium » !


[1] Lire sur ce sujet The great scientists, from Euclid to Stephen Hawkins, John Fandon, 2007.

dimanche 25 juin 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : NECRONOMICON, LIBER SEPTIMUS





Et voilà un ouvrage en français, le Necronomicon, Liber Septimus (anonyme, Chronos Arenam, 2017) que je crois devoir classer dans la catégorie « occulte », au vu des publications de ce groupe éditorial qui se revendique d’une certaine « Alliance Magique » (La Goétia de Crowley & Mathers, La Magie Goetique de Karlsson etc…). Le document est plutôt bien écrit. Il est présenté de la sorte (4ème de couverture) :

"Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique..."
Gérard de Nerval, Delfica.
Ils sont venus des étoiles et ont apporté Leurs images avec Eux. Ils ne se composent pas de chair et de sang. Ils ont certes une forme, mais celle-ci n'est point faite de matière. Lorsque les étoiles forment une configuration propice, Ils peuvent passer d'un monde à un autre à travers le ciel ; lorsqu'elles forment une configuration défavorable, Ils ne peuvent plus vivre. Toutefois, même lorsqu'ils ne vivent pas au sens où nous l'entendons, Ils ne meurent jamais.
Ils hurlent en tournoyant dans les espaces du vide cosmique et s'ébattent dans les Contrées du Rêve. Prêtez attention à la voix des Grands Anciens, écoutez le chant de la vase où s'ébattent impudiques des êtres hybrides, cependant que la Lune pleure des larmes de sang. Contemplez ces paysages gelés, figés, qui s'imposent dans votre sommeil, lieux interdits où songent des abominations.
Les charmes qui Les maintiennent intacts Leur interdisent également de s'immiscer dans notre monde, mais Ils savent tout ce qui se passe dans l'univers, car Leur mode d'expression consiste à transmettre Leur pensée.
Bientôt, Ils reviendront. Préparez-vous à Les accueillir ! Prosternez-vous devant la grande abomination, sans tarder : servez-Les. Rejoignez les nôtres. Ne pactisez ni avec les cultes humains ni avec les Très Anciens, aïeux de nos Maîtres. Réjouissez- vous de servir les Grands Anciens, Ils sont forts à protéger Leurs fidèles et Leur pouvoir sera à nouveau connu sur toute la Terre lorsque la configuration céleste frappera d'impuissance le Sceau carcéral des Anciens.
Voici le Livre qui guidera vers ce qu'il y a de plus droit. Il apportera aux disciples la bonne nouvelle. Pour ceux qui effectueront les œuvres salutaires, magnifique sera la rétribution. Quant aux autres, un châtiment douloureux les attendra...

Suit toute une série d’invocations à Nyarlathotep, Cthulhu, Azatoth, Yog Sothoth, écrites avec une certaine poésie, mais qui renvoient clairement à une théologie transgressive où le chaos consécutif au retour des Grands Anciens viendra libérer l’homme. On croirait lire du Jean Robin ! « Ecartez votre âme des fables juives et mahométanes, moquez-vous des adorateurs du dieu en croix… ». On est de surcroît proche du satanisme : « Les gesticulations frénétiques que dénigrent nos ennemis, les sons inarticulés proférés face à l’océan certaines nuits de pleine lune, les copulations contre-nature à la gloire de Son Nom, voilà des manières d’adoration qui plaisent au Maître, le Maître des Rêves – et de la réalité à venir ! »
L’ouvrage, supposé être écrit par Abdul Al Hazred, se poursuit par une batterie de rituels pour initier Le Novice, le Prêtre, les Servantes d’Azatoth et nous explique comment le poète a été missionné par Nyarlathotep pour écrire son livre maudit. Nous avons droit à une cérémonie initiatique, La Dalle et l’Agnelle, que certains considéreront comme une belle pièce de magie sexuelle mais qui sent surtout la pornographie débridée !
Au total un livre amusant, facile à lire, mais qui ressemble fort à un « joke » dans la mesure où l’auteur se réfère en permanence aux Contrées du Rêve, à Kadath lorsqu’il n’intègre pas (sans le préciser) des extraits de textes de Lovecraft.

samedi 24 juin 2017

SEUL AVEC LA NUIT, H.R. Giger à Nantes





C’est toujours avec plaisir que je retrouve la belle ville de Nantes où j’ai passé de bons moments dans la décade 90. Une ville qui ne cesse d’évoluer en accordant toujours une large place à la culture. Une visite qui m’a permis de retrouver Lauric Guillaud (photo), Jean-Paul Debenat et André Savéant, les trois piliers locaux, et Jean-Christophe Pichon qui avait l’espace d’une journée abandonné ses poules de Logodec pour nous rejoindre. 




Direction le Lieu Unique, cet ancien bâtiment de la biscuiterie LU, transformé en un grand centre culturel qui abritait une exposition hommage à H.R. Giger, Seul avec la Nuit (entrée libre).


Nous avions, en 2014, sous le pilotage éclairé de Hugo Soder, visité son fantastique musée à Gruyères, Suisse. C’était en avril et en mai, l’artiste a trouvé le moyen de se tuer bêtement en tombant dans un escalier. Il avait 74 ans.
Giger m’a toujours fasciné, et j’ai eu la chance de le rencontrer au Festival Chimeria de 2012, cette grande manifestation des Arts Graphiques donné dans ma ville natale de Sedan. Plus réduite par définition que celle du musée de Gruyères, l’exposition nantaise laisse une impression agréable d’espace et de légèreté, alors que celle de Suisse suscite un parfum oppressant, malaise certainement dû à la forte concentration d’horreurs qui y sont rassemblées. 



Car Giger est un artiste tourmenté qui, à côté de son célèbre Alien, a exprimé avec violence sa phobie des bébés, son dégoût du phénomène de l’accouchement et son amour équivoque pour les femmes, suite à des relations agitées avec ses premières égéries, Li et Mia. 




Des phantasmes qui donneront de grandes œuvres : l’un des murs du bar Giger est tapissé de crânes de nouveaux nés ; le vagin de la femme se transforme en une monstrueuse machine broyeuse ; quant à ses égéries, elles n’hésitent pas à s’accoupler avec le Baphomet.


La manifestation ligérienne était plutôt tournée vers l’incontournable Alien et sur une création artistique étonnante, mêlant l'organique et la mécanique, œuvres mutantes à la frontière des deux mondes. Cette nouvelle forme d'art, qui s'inspire notamment des univers formels de Dado, Gustave Moreau, d'Hector Guimard et de Hans Bellmer, sera nommée par lui-même la biomécanique. Un courant très à la mode aujourd’hui sous le nom de transhumanisme[1]


On y retrouvera évidemment les illustrations de notre livre maudit préféré. C’est en 1977 que va paraître en effet le fameux portfolio connu sous le nom de Necronomicon de Giger (Sphinx Verlag, Basel[2]). Giger a découvert Lovecraft par son ami Robert B. Fisher qui lui avait demandé une illustration pour son fanzine Cthulhu News. Il publiera ensuite un Necronomicon II en 1985. En 1975, il avait déjà participé à un film de Golowin intitulé H.R. Giger Necronomicon. En fait, et en dépit du titre emprunté à notre livre sulfureux, ces travaux sont assez éloignés de l’œuvre d’Abdul Alhazred. Il s’agit en fait essentiellement d’une compilation des somptueuses créations de l’artiste relevant de la biomécanique.


Autre belle évocation :  en 1975, il est approché pour travailler sur le projet d’adaptation de Dune par Alejandro Jodorowsky, pour lequel il conçoit l’environnement des Harkonnen. Il y travaille jusqu’en 1977, année où le projet est abandonné, les financiers s’étant retirés. Ses travaux conceptuels sont cependant visibles dans ses livres. On pourra notamment voir la magnifique table de réunion des Empereurs de Dune et leurs fauteuils étonnants. La reconstitution de « petit train de l’épice », certainement parce que trop volumineuse, est hélas testée à Gruyères.


Et puis, n’oubliez pas d’acheter en sortant le catalogue de l’exposition publié par « Le Lieu Unique ». Il reprend les tableaux et sculptures de l’exposition, après une introduction consistante sur l’œuvre de Giger. Et il ne coûte que 20 €.


3 - Jusqu’au 19 novembre, exposition « Corps Concept » sur le transhumanisme à la Maison d’Ailleurs (Yverdon, Suisse).

[2] On recommandera la belle édition de 1991 (rééditée en 2005) chez Morpheus International avec une introduction de Clive Barker.

dimanche 18 juin 2017

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LOVECRAFT ET LE SECRET DES ADORATEURS DE SERPENT, Jean Robin






L’écrivain Jean Robin revient sur le devant de la scène avec son Apocalypse chez Lovecraft (titre provisoire) devenu Howard Phillips Lovecraft et le Secret des Adorateurs du Serpent pour sa publication  chez Trédaniel début 2017. La première version du quatrième de couverture donnait le ton : Le tout dernier livre de Jean Robin, qui dissèque l’œuvre de Lovecraft à la lumière de la Tradition, est appelé à faire polémique et à scandaliser les bien-pensants de toutes les chapelles. L’auteur casse le code Lovecraft et sous le masque fictionnel dévoile la véritable dimension – prophétique au sens le plus strict –d’une œuvre qui connut l’insigne bonheur réservée aux plus grands d’être incompris à la fois de ses admirateurs et de ses détracteurs. Mais une question surgit : et si ce scénario ne relevait pas de la seule fiction ? Et si par un troublant paradoxe, la science de pointe cautionnait la cosmogonie de Lovecraft… finalement aussi traditionnelle que celle du grand métaphysicien René Guénon, qui avait de son côté les meilleures raisons de connaître « le Prince Noir de Providence » ?
Les « Grands Anciens », dont le retour est attendu par une « cinquième colonne » de dévots restés fidèles à une très ancienne tradition s’apprêtent à faire passer notre monde crépusculaire dans le prochain cycle historico-cosmique à travers un mur de feu. 


Elle a été modifiée de la sorte :
Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) est sans conteste le plus grand auteur américain de récits fantastiques depuis Edgar Allan Poe. Considéré comme le père spirituel de Stephen King, il a créé un univers de terreur hanté par des entités extraterrestres, et très apprécié des jeunes générations... Tout le monde - ou presque - ignore pourtant que cet univers envoûtant ne relève pas de la fiction, mais d'une stupéfiante réalité dont les derniers développements de la physique quantique nous donnent aujourd'hui la clé... Celle-ci était jusque-là détenue par la tradition secrète d'Isaïs à laquelle appartenait le grand initié Lovecraft ! Grâce à une source très proche de la présidence des Etats-Unis, familière de cette tradition, Jean Robin a pu décoder l'œuvre du "Prince Noir de Providence". Il nous apprend ainsi que les célèbres "Grands Anciens" mis en scène par Lovecraft, loin d'être des prédateurs d'outre-espace, sont des initiateurs chargés d'annoncer aux esprits libres, aux chercheurs de Vérité, l'aube d'un monde nouveau étendu aux dimensions du Cosmos et prêt à accueillir les humanités des autres planètes... Tel est en effet le terme de l'Histoire, illustré par le mythe biblique de la Jérusalem céleste qui, sous la forme de la "Citadelle solaire" des Rose-Croix, descendra "du ciel en terre" à la fin des temps.



L’ouvrage s’inscrit dans la philosophie de base de JR : il existe une sorte de colonne vertébrale (axe du monde) à l’extrémité de laquelle se situe une pierre noire. C’est l’axe eschatologique, qui aboutit dans le Razès (région de Rennes-le-Château). C’est là où « ça » se produira.
° La région de RLC est en effet le point ultime. Selon l’auteur, c’est André Douzet qui est allé le plus loin dans l’élucidation du mystère de RLC, même s’il lui est interdit de produire les documents qui authentifieraient ses découvertes (et pour cause !). Robin reprend à son compte toute la douzetologie, la maquette de l’abbé Saunière, Durban, Opoul Périllos, Lyon, le Pilat, Sainte Croix en Jarez et Polycarpe de la Rivière, le Babaos et le tombeau de Jésus qui devient le berceau de Satan.
° La pierre tombée du ciel se retrouve dans l’église de la Sagesse Etincelante (trapézoèdre) à Providence. C’est aussi le monolithe blanc de Dagon et la météorite des Gardner.
-                La pierre sacrée de Lutèce est dans le lac de Vendôme. La source de ce lac se situe dans le triangle des Bermudes (îlot de San Banago, qui a les proportions du château d’Erlette à Stenay ; c’est aussi le récif du Diable). Le lac est également alimenté par le Rhin et la Volga selon un processus PRETERNATUREL. La nuit du 15 au 16/8/2014, six météorites lunaires tombèrent dans le lac alors que deux en jaillissaient direction la lune.
-                La 2 ème pierre se trouve en Ombie, dans le lac de Juda.
-                La 3 ème est tombée à Ginoles. A Ginoles, le 3 août 2014 est arrivé Béra ; et Netho à Rennes-les-Bains. Yog Sothoth à Couiza et Shub Niggurath à Arques ; Trencavel au Bugarach.
-                Obama est arrivé discrètement le 1/8/2013 avec sa famille en France ; visite au Lac de Vendôme, Blois et Quillan, 4*4 et enveloppe d’invisibilité. Son conseiller Pierre lui a fait connaître JR par son livre OVNIS, La Grande Parodie. Obama a briefé Trump qui a briefé Poutine.


Lovecraft « nous révèle les éléments majeurs d’une eschatologie placée sous le signe de la sacralité transgressive et dont les Grands Anciens seront les acteurs principaux. » A noter que JR utilise les Grands Anciens et non pas les Dieux Très Anciens ou Dieux Extérieurs du panthéon lovecraftien. Les Grands Anciens ne sont pas à proprement parler des déités, mais des créatures très puissantes et dotées de capacités quasi surnaturelles, qui ont défié les Dieux Très Anciens. Ils ont été exilés aux quatre coins de l’Univers et emprisonnés sous le sceau magique du Signe des Anciens. Si l’on se tient au canon lovecraftien, l’eschatologie de JR est donc une eschatologie noire mais de nature libératrice : mettre un terme à l’esclavage engendré par les religions du Livre. Notre planète est en effet livrée aux entités parasitaires que sont Les Anciens Dieux et dont Yahvé est la synthèse.

° L’Eschatologie noire
-                Et du choc de deux chaos, celui libérateur inspiré par Dionysos et Cthulhu et celui né des ultimes convulsions de la matière… naître l’holocauste d’extase et de liberté évoqué (ou invoqué ?) par Lovecraft.
-                Il utilise le rabbin Jacob Frank qui a fait l’éloge de « la sainteté du péché » et du « Royaume du Mal ».
-                Les entités auxquelles est dédié le Necronomicon (sont les) messagères et actrices paradoxales d’une libération qui n’est effrayante que pour nos limitations conceptuelles, nos fausses identifications et notre lâcheté.
-                1987 marque le début du processus eschatologique.



La démarche de l’auteur repose sur deux piliers :

A : une utilisation permanente de ce qu’on peut appeler, faute de mieux, la physique quantique. L’espace et le temps se confondent et la matière n’est que particules. Dès lors, tout est possible : voyager dans le temps, traverser les montagnes…  Et nous sommes gâtés : Lovecraft revient régulièrement après sa mort, notamment à Couiza ; Abdul Alhazred et le Comte d’Erlette existent, tous comme leurs ouvrages etc… :

° Necronomicon
-                Cagliostro a bien possédé des extraits du Livre Maudit. Il appartenait au fameux cercle ésotérique du « Secret du Roi » fondé par le comte d’Erlette. C’est ce cercle qui se chargea de la transmission à HPL accompagné d’un bonus (?).
-                La grand-mère de Lovecraft, après un songe prémonitoire, reçut un pli mystérieux qu’elle devait faire remettre par notaire à HPL un certain jour de 1927. Ce pli contenait une clef permettant de retrouver l’authentique et intégral Necronomicon. En remerciement de ce cadeau, Lovecraft réuni quelques amis au pub La Tête de Turc à Soho, ce dont il rend compte sous forme de pastiche dans Quelques Souvenirs sur le Dr Johnson.


° L’auteur du Culte des Goules, François-Honoré Balfour Comte d’Erlette a effectivement existé (1648-1734). Il est réapparu le 21 juin 1780 en qualité d’initiateur du Marquis de Sade et fondateur du Cercle Intérieur du Secret du Roi (service de renseignement de l’époque). Il descendait de la famille des Lusignan-Cognac et possédait un château près de Stenay le château de Woëdraque qui a disparu le 1er juillet 1961 (au moment même où la maison de HPL fut détruite à Providence). Son épouse, Joséphine, était la trisaïeule de Margaret Murray. Il était l’ami intime de Friedrich Von Juntz, auteur des Unaussprechlichen Kulten. L’ouvrage faisait 54 volumes et sera brûlé par son auteur, selon un rituel propre à en assurer une diffusion « subtile ». Il fut l’initiateur du Chevalier d’Eon.
-                Le château a été édifié en 1315 sous la direction de Bernard de Clairvaux. Il n’en reste que 4 pierres dissimulées dans un fouillis de buissons à 4 km de Stenay et une pierre de fondement appelée « la rectrice des Visions ».
-                Georges Clémenceau y fit 3 pèlerinages.
-                Le château est devenu visible de 1429 à 1499, soit pendant près de 70 ans. Son existence est historiquement attestée par une chronique de Jean Hardouin, bibliothécaire du Collège Louis le Grand et pionnier du récentisme. Il possédait du reste des fragments du Necronomicon.
-                Il est le reflet de la Jérusalem Céleste. C’est « le trou noir » de la géographie sacrée française, où sont dévorés matière, temps et espace pour faire place au Ciel nouveau et à la Terre nouvelle concomitants de la descente de la Citadelle solaire.
-                Jérôme Savonarole et Giordano Bruno ont pu y contempler l’Arche d’Alliance, archétype venu de Saturne. Est également venu la contempler Epiménide le Crétois qui est resté 28 jours.
-                Bouddha est également passé au château car c’est « l’épicentre virtuel du futur séisme eschatologique ».
-                Idem pour Guénon avant son départ en Egypte.
-                - D’Erlette préparait un cycle romanesque en 200 volumes intitulé Un matin de septembre (allusion au 11/09).


° Otto Rahn est venu au château de Stenay.
-                Il dirigeait deux sociétés secrètes, « L’Ordre du Vril » et sa filiale « La Fraternité de Vij » du nom d’une entité démonique qui apparaît dans le Mirgorod de Godol.Elles représentaient le wotanisme païen et le proto-christianisme autochtone avec Karl-Maria Wiligut.
-                Il est venu dans le Razès du 21 juin 1931 au 2 juillet 1932, se faisant passer pour un suisse allemand. Il logea à Arques, saluant la mémoire d’Angèle de Labarthe brûlée comme sorcière en 1265. A noter qu’elle était également passée au château.
-                L’œuvre d’Otto Rahn a été de relier les deux pôles majeurs du mystère de la France que sont Stenay et RLC.
° Lovecraft est venu à Couiza en 1927 rencontrer Gustav Meyrink et lui inspirer L’Ange à la Fenêtre de l’Occident. 

° Lovecraft a ressuscité 3 fois :
-                Le 26 décembre 1957 à St Denis. Il était accompagné de Venance Fortuna, poète italien (535-600) et de Hilhuin, ancien abbé de St Denis (770-842)
-                Le 18 mars 1937, soit 3 jours après sa mort, dans le désert de Sonora près de Yuma où se trouve une Tour du Diable.
-                Le 5 juillet 1962 à Alger, accompagné d’Abdul Alhazred.
-                Il est mort avec la médaille Halhazred/Hatshepsout autour du cou. Sa vraie mort n’a pas eu lieu à Providence, mais au Burkina Fasso au pied d’un baobab.


° Abdul Alhazred a donc lui aussi bel et bien existé.
-                S’est incarné en lui El-Khird (le Verdoyant) qui vit habituellement au fond de la mer et passe pour le plus érudit des êtres.
-                Son biographe Ibn Khallikân est parfaitement connu des islamologues.
-                Il est à l’origine d’un très important courant initiatique dont Muhyiddin Ibn Arabî fut le représentant le plus éminent. (167)
-                9 ans après sa mort, son corps fut transféré à St Benoît-sur-Loire, l’ancien Val d’Or et nombril de la Gaule.
-                Lovecraft l’a rencontré en 1932.

B L’auteur possède une vaste culture, historique, symbolique et ésotérique (Guénon) ; mais sa source principale est un informateur, Monsieur Pierre, que nous avons déjà rencontré dans Opération ORTH. Ce dernier était un conseiller occulte du Président Obama et membre d’un groupe discret, La société de Celui qui doit venir.
° Robin précise que ses sources ne sont pas matérielles, mais proviennent d’une tradition secrète. Son informateur est un certain Pierre, membre de la Société de Celui qui doit Venir et de l’Ordre des Compagnons Secrets (du Gal de Gaulle) et qui s’est illustré dans Opération Orth. Il s’agissait de récupérer (1987) dans le cimetière de Millau le médaillon de la reine d’Egypte Hatshepsout et une pierre noire dans la tombe d’Emma Calvé ? L’Ordre Noir a essayé d’infiltrer ces groupes ; c’est un collège de néo-nazis avec un néo-führer dénommé Siegfried.
° Pierre a été décoré par Poutine de l’Ordre des Séraphins.


Il résulte de tout cela que, face aux nombreuses affirmations discutables de JR, il n’y a que deux attitudes possibles : éclater de rire ou le croire sur parole. Mais comme j’aime bien Jean Robin, je lui laisserai, avec un ami castelrennais, le bénéfice du doute : et si notre ami était un nouvel abbé Boudet, nous livrant une nouvelle version de La Vraie Langue Celtique ou le Cromleck de Rennes-les-Bains, c’est à dire un ouvrage codé dont les absurdités sont faites pour écarter le curieux ?